L’enfer est pavé de bonnes intentions... et de critiques.
Elle ne nous veut pourtant pas de mal tata Suzanne avec ses conseils d’avant-guerre. Elle veut nous éviter les mêmes erreurs.
Nos copines nullipares ne cherchent pas fondamentalement à nous nuire non plus. Elles fantasment leur future maternité.
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Notre conjoint ne nous méprise pas. Il s’inquiète.
Et notre pédiatre ne cherche pas à tout prix à asseoir son autorité sur notre maigre expérience de la maternité. Répéter les mêmes conseils à longueur de journée doit aussi être fatigant pour lui.
Bref. À moins de vivre dans un nid de pervers narcissiques (ce qui est au final assez rare, calmons-nous sur la lecture de canards féminins), tous ces braves gens ont au moins un point commun : ils veulent que ça marche, qu’on aille bien et que le monde tourne rond.
Si si.
Laissons notre égo de côté 17 secondes.
Pour comprendre ce qui se passe, prenons le problème dans l’autre sens.
N’avez-vous jamais adressé une opinion à quelqu’un sans qu’on vous le demande ? Répondez honnêtement. Allez…
Que s’est-il passé ensuite ? N’avez-vous pas ressenti une certaine gêne, agressivité, ou fuite de la part de votre interlocuteur ?
Ça nous est toutes arrivé au moins une fois. Nous sommes nous seulement posé la question de savoir comment ça allait être digéré en face ?
Je ne pense pas. Car 9 fois sur 10, on ne s’en rend même pas compte. Oups ! Ca glisse. L’égo est touché. Un égo qui souffre déjà de ne pas trouver de solution tout seul et qui n’a rien demandé à personne.

No problem, on le fait toutes.
Allez, j’arrête de vous titiller, personne ne vous juge. Surtout pas ici. Et surtout pas moi, je suis un cordonnier souvent bien mal chaussé.
Mais du coup... nous la-dedans ? Comment exister sereinement quand nos décisions sont envahies de conseils parasites et contradictoires ? Tout le temps, en toutes occasions.
Les plus loquaces d’entre nous ont élevé la répartie au rang d’art pour se barricader contre les intrusions les plus culpabilisantes. Tandis que d’autres se terrent dans des silences ulcérants.
Pourquoi et comment répliquer aux critiques ?
Couper court, prendre du recul, se marrer et reprendre le dessus sur une conversation embarrassante.
Sur le papier, c’est simple. Mais vous savez aussi bien que moi que le moment venu, l’émotion nous coupe la parole. On laisse passer le train. Et ce n’est qu’une heure après qu’on se dit “Bon sang… j’aurais dû lui répondre ça !”.
Trop tard.
Allez, pour se défouler, voici une petite liste des remarques les plus fréquentes que vous entendez, et les répliques cultes de Dr House à ressortir sans modération 😉
Les répliques de Greg :
Les enfants, c’est TOUT dans la vie d’une femme.
Oh tu sais, la plupart des gens disent qu’on a besoin d’amour pour vivre. En fait, en a surtout besoin d’oxygène.
Tu ne devrais pas le prendre dans les bras quand il pleure, tu vas en faire un capricieux.
En fait, Je me disais que j’allais écouter tes théories, les rejeter, puis ne garder que les miennes. Comme d’habitude.
Si j’étais toi, je le coucherai sur le côté. Mais après tout, tu fais ce que tu veux...
Ouf ! heureusement, tu n’es pas moi.
T’as raison, continue comme ça… tu vas voir à l’adolescence.
Tu me reproches de penser que j’ai toujours raison. Et je me rends compte que tu as raison. Enfin je pense. Mais va savoir si j’ai raison !
Ma soeur en a 4. Et elle gère, elle.
On ne réfléchit à sa vie que quand on fait des erreurs.
Ah les jeunes… vous vous prenez bien la tête. De mon temps, une bonne fessée et c’était réglé.
Même une pendule cassée a raison 2 fois par jour.
Tu devrais t’organiser, prendre soin de toi et un peu plus de ton mari.
Ah ! ‘adore quand tu fais la conversation tout seul. C’est comme la musique dans l’ascenseur, c’est reposant. Merci !
Tu as l’air fatiguée.
T’as grossi non ?
Ah ?... Tu ne l’allaites pas ?
Non. Et toi ? Tu ne manges toujours pas de viande ?
Pourtant, tu as tout le temps… tu ne travailles pas.
Nous sommes tous pathétiques, c’est ce qui rend la vie intéressante.
Tu sais… ton enfant ressent ton stress. Ce sont de vraies éponges.
Oh mon dieu !! Et tu arrives à dormir la nuit ?
Appelle ta mère !
T’es qui ? Ma mère ?
Le mien marchait à 7 mois.
Personne n’est parfait !
Pourquoi n’ose-t-on pas envoyer bouler les critiques ?
“Dis-moi que tu m’aimes”.
Pendant des années, je me suis convaincue qu’on ne suscite l’adhésion et l’amour chez l’autre qu’en étant d’accord avec lui. Que la politesse était une grande richesse et la gentillesse un état de grâce.
J’étais devenu une espèce de caméléon, capable de me mouvoir dans n’importe quelle situation et d’attraper n’importe quelle branche sociale avec une empathie à faire pâlir Mère Teresa.
J’en étais super fière.
Mais j’avais oublié quelque chose sur mon arbre...
Ma dignité.
Au fil du temps, je me suis exposée à de la rancoeur, des sueurs froides et de la colère. J’ai développé des maux de ventre, de la spasmophilie, de l’eczéma et autres staphylocoques.

Puis j’ai craqué. Terminé la gentille petite poupée. J’ai envoyé bouler les critiques et pris soin de ce qui comptait vraiment et vous savez quoi ?
J’ai été libérée
Je me suis attirée naturellement des gens sains et réellement bienveillants.
C’est là que j’ai compris qu’il ne fallait SURTOUT PAS que tout le monde m’aime. Ma santé en dépendait, et c’est rien de le dire !
Donc au final, je vous pose la question : que vaut-il mieux ?
L’ouvrir et prendre le risque de ne pas être aimée de tous (y compris les gens qui n’ont aucun impact positif sur notre vie) ?
Se taire, satisfaire Pierre, Paul, Jacques et tomber malade à coup sûr ?
Maintenant que c’est dit, le conflit est contournable. Il est tout à fait possible (et recommandé) de remettre une personne à sa place sans l’agresser, l’humilier ou la brimer en retour.
C’est la meilleure manière d’attirer l’adhésion, la compréhension, le respect et la tolérance. Tout ce qu’on aime non ?
Je vais vous donner tout de suite, un petit exercice ULTRA SIMPLE et complètement accessible pour faire taire les critiques verbales sans agresser ni blesser personne.
On ne peut pas changer le jeu de l'adversaire, mais on peut changer notre manière de recevoir la balle.
Sur scène : Sourire aux critiques et se taire
Le sourire désarme n’importe qui. Surtout quand il est accompagné d’un silence. Vous ne saurez pas toujours quoi répondre à vos attaquants.
C’est normal. La faute aux émotions.
Pour éviter de bafouiller et de vous enliser encore davantage, prenez l’habitude de sourire aux remarques, vannes et autres critiques.
Sourire envoie un message positif au cerveau. Sourire détend et fait retomber le flan. Sourire vous oblige au silence et vous laisse le temps de répondre. Si besoin.
En coulisses : Faire le point et s’aligner
Prenez le temps, au calme, chez vous, de faire le point sur vos choix éducatifs, parentaux, personnels qui sont ou peuvent être soumis à la critique.
Vos choix
Dressez une liste de toutes les décisions auxquelles vous tenez, qui sont importantes pour vous, mais aussi de celles que vous appliquez au quotidien naturellement, sans vous poser de question.
Exemple : Coucher mon enfant sur le dos, faire faire de la danse classique à Louis, prendre des vacances seule, laisser mon conjoint faire la cuisine, changer de métier...
Une fois que c’est fait : écrivez en une à deux lignes les raisons pour lesquelles ces décisions vous paraissent importantes.
Ce ne sont pas des justifications pour les autres, mais pour vous seule. Ca vous permettra de savoir pourquoi vous faites ces choix. C’est important pour rester en place face à une critique.
Exemple : Coucher mon enfant sur le dos car j’estime que c’est la meilleure solution. Faire faire de la danse classique à Louis parce qu’il aime ça et que je ne veux que son bonheur. Prendre des vacances seules parce que j’en ai besoin. Changer de métier parce que j’ai besoin de m’épanouir sur un plan professionnel...
Expliquez SANS se justifier

Quand vous faites face à une critique, ne vous justifiez JAMAIS. Vous mettez de l’essence sur le feu. C’est terrible !
Gardez pour vous les justifications que vous avez mises sur le papier et expliquez à “l’agresseur” calmement, mais fermement que vous êtes reconnaissante pour son aide, mais que c’est votre choix et que vous ne souhaitez pas débattre sur le sujet.
A ce stade de la conversation, ça devrait suffire pour dissuader la critique. Vous savez où vous êtes et n’avez pas besoin de vous protéger davantage.
Si ce n’est pas le cas, tournez les talons. L’essentiel est que vous aurez posé vos pions sur l’échiquier. De là, la culpabilité n’existe plus et vous avez confiance en vous.
Que faire de la critique conjugale implicite (non verbale)
Je vois souvent passer des cas de critiques “ressenties” dans le comportement de l’autre. Chez le conjoint la plupart du temps vivant sous le même toit.
Des assiettes mal rincées, un conjoint qui canalise moins bien les crises des enfants que l’autre ou qui fait la tronche parce qu’on s’autorise une soirée seule avec les amis.
Ces critiques sont souvent les pires. Non exprimées, elles créent des tensions dans les deux sens où personne ne se sent compris.
Dans ce genre de cas, seule la discussion peut désamorcer et soulager le poids de l’instant.
Mieux que ça, en posant les bonnes questions, on obtient souvent une aide supplémentaire à laquelle on n’avait pas pensé.
“J’ai le sentiment que ça ne va pas. Est-ce que quelque chose te tracasse ?”
“Je vois bien que cela t’ennuie. Je n’y arrive pas seule, comment ferais-tu toi ?”
“Je ne suis pas très douée là-dedans. Je te propose d’échanger avec … On sera sûrement plus efficaces ainsi.”
Parfois, la réponse ne vous plaira pas. Sur le ton du reproche et de la déception, elle sortira en même temps que les émotions. Ce n’est foncièrement pas contre vous. C’est juste un besoin non rempli chez votre partenaire qui a alors l’autorisation de s’exprimer.
/!\ Pour canaliser vos propres émotions, décomptez mentalement de 5 à 1, puis continuez :
“D’accord, je comprends que tu en aies ras le bol. Dis-moi comment tu vois les choses, et on va essayer de trouver une solution.”
“Ok, je comprends que ça t’agace. Ca m'agaçait sûrement aussi si j’étais à ta place. Comment veux-tu qu’on procède ?”
Le jour où j’ai décidé d’arrêter de râler contre mon conjoint, je lui ai sorti ces quelques phrases et ça a fait mouche. Ses émotions négatives sont très vite retombées et on a pu discuter. Aujourd’hui, il fait la même chose avec moi.
Des choix, des convictions et des actions
Quand on est mère, tout est prétexte pour perdre confiance. Un mot de travers, un regard désapprobateur, un acte manqué, une copine qui réussit, parce qu’on se couche trop tôt, ou trop tard, une assiette de pâtes brûlantes, une pile de linge trop lourde…
En vrai, y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Y a des choix, des convictions et des actions.
La meilleure façon de faire taire les critiques, est d’emmener les gens avec vous, dans votre univers, les laisser voir vos forces et vos faiblesses telles qu’elles sont, et les assumer. De là, les critiques cessent de s’exprimer, et vous cessez de les entendre.
Pour ce faire, vous avez besoin de faire des choix, de savoir pourquoi et de les mettre en application.
Si pour vous, la parentalité positive revêt une importance fondamentale à vos yeux et que vous êtes la seule de votre famille à partager cette science, ok. Équipez-vous en conséquence, formez-vous, lisez, et appliquez au quotidien. Si la méthode fonctionne, elle suscitera l’adhésion des plus récalcitrants.
N’abandonnez pas avant d’avoir tout exploré et essayé. Vous avez le droit de vous tromper, mais ne lâchez pas avant d’avoir tout testé.
D’ailleurs, si le sujet vous intéresse, je vous invite à aller lire mon article sur le sujet : “Le jour où j’ai arrêté de me prendre la tête sur la parentalité positive”.
Ca vous donnera une confiance indéfectible.
Et si toutefois ça ne fonctionne pas et qu’on vous sort un sympathique “tu vois, je te l’avais bien dit.”, vous pouvez toujours répliquer “On ne risque pas de se tromper quand on ne tente rien”.
3 comments
j’ai un vrai problème avec les critiques. parce qu’ils sont pas de simples critiques mais des ordres accompagnés de agressivité et je ne suis autorisée à rien dire sauf oui tt a fait tu sais mieux que moi je suis nule tu le sais. a mon mari ma mère ma belle-mère mon beau-père parfois ma soeur et surtt les amis confidents de mon mari. et tt ce qui peut arriver absolument tout le décès de quelqu’un jour de mon anniversaire l’anniversaire de mon mariage mon fils je suis coupable…. des fois mon mari se met en colère et me bagare parce-qu’il est allé faire les courses et il était retenue par des fortes pluies. tout ce que je fais de bien réussi c’est lui qui l’anniversaire fait tout ce qui ne va pas c’est moi qui l’anniversaire fait des fois il le fait devant moi, lorsqu’on est seule je lui dis pourquoi t’as fait ça il dit non c’est toi qui la fait ou bien je me suis pas rendu compte tu fais trop attention au bêtises c’est insupportable ou bien on est une seule personne toi ou moi c’est la même chose repose ta petite cervelle tu pense trop. aucune personne de son entourage qui me respecte avant ils attendent me voir pour discuter de tt et de rien mais avec le temps c’est devenue le contraire. je sais que je doit travailler mais le +petit n’a qu’1 ans je n’est pas ou le laisser tt une journée je ne suis pas motorisée. je sais que pour m’ensortir ke doit encore souffrir et être patiente
Bonjour
Beaucoup (trop !) de femmes vivent des situations de violences conjugales sans même s’en rendre compte. Beaucoup de femmes acceptent l’inacceptable dans une totale indifférence extérieure. C’est en partie pour cela qu’une femme meurt tous les 2 jours, EN FRANCE, sous les « coups » de son compagnon ou ex-compagnon. Ça commence par des petites remarques, puis des bagarres comme vous le dites, dans un contexte général d’indifférence ou, pire, de complicité de l’entourage.
Il faut que vous sortiez de cet engrenage : quittez cet homme qui vous maltraite. Portez plainte pour violences psychologiques. Puisqu’il y a une loi concernant cela, c’est qu’elle peut et doit être appliquée. Faites-vous aider psychologiquement et financièrement pour devenir complètement autonome et maîtresse de votre vie, de votre destin. Fuyiez les personnes méchantes et nocives pour vous. Pensez à vous et faites-vous plaisir. Recréez le bonheur que vous méritez sans attendre une reconnaissance d’autrui qui ne viendra pas.
Bonjour Aida.
Vous vivez une relation toxique. C’est à dire que la personne que vous fréquentez et avec qui vous partagez votre vie a un pouvoir sur votre confiance en vous et la manière dont vous vous percevez.
Vous n’avez rien à vous reprocher. Vous faites très certainement tout ce qui est en votre pouvoir pour bien faire les choses. Le problème quand on se retrouve coincée avec ce genre de personne toxique, c’est que quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, on se retrouve toujours rabaissée et ce n’est jamais assez bien.
On finit par se dire qu’on a un problème, voire qu’on EST le problème, or rien n’est plus faux. Le problème vient de la personne qui vous fait subir cela.
Dans votre situation, il semble que vous manquiez d’autonomie pratique (pas motorisée, un tout petit qui a besoin de beaucoup d’attention), il est donc effectivement nécessaire de vous rapprocher d’aides sociales qui puissent :
– vous aider à y voir plus clair
– vous aider à en parler
– vous orienter vers des solutions pratiques
– vous apporter un soutien psychologique et moral
– voire, vous apporter un soutien juridique
Mais la patience et prendre sur vous en attendant des jours meilleurs n’est pas une solution viable. Vous allez y laisser toutes vos plumes.
Ne restez pas seule.
Bien à vous.