3 septembre 1992 au matin, j’avais 6 ans et je démarrais mon premier jour de CP. J’étais fière comme tout et pour laisser éclater ma joie, je décide de monter sur ma table, et me mets à danser devant une classe pleine et une maîtresse perplexe qui ne trouve rien de mieux à faire que de m’en faire descendre...
Pour me gifler.
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Un geste violent et dégradant m’aura suivi toute ma vie. Cela aura eu raison de ma capacité à dire NON et à me faire respecter..
Vous êtes nombreuses à me faire part de vos difficultés à dire NON, par peur du rejet, du jugement, de déplaire, par besoin de contrôle ou encore par culpabilité.
Et ces difficultés sont proportionnelles au besoin que vous avez de vous sentir respectée.
En apprenant à dire NON, vous allez :
- développer votre charisme et votre autorité (vos Oui ont + valeur)
- gagner en énergie (à l’écoute de vos besoins et valeurs)
- gagner le respect et l’amour de votre entourage (car vous vous respectez)
- reprendre du pouvoir (responsabilité)
- gagner du temps (décharge des missions non importantes)
- vous protéger des comportements toxiques (en posant vos limites)
- regagner une complicité souvent perdue avec les membres de votre famille
Aujourd’hui, je vous dévoile donc à travers 3 étapes et 4 cas particuliers comment apprendre à dire NON sans trembler, reprendre le pouvoir sur votre énergie, votre temps, votre autorité et vous attirer le respect de votre entourage.
Je suis Vanessa Mangavel, et après un burnout en juillet 2017, j’ai fondé Girlsmater pour aider des femmes comme vous, concernées par le syndrome de l’épuisement maternel à retrouver le plaisir de profiter de leur vie de famille sans plus se sacrifier.

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1/ Faites le point sur ce que vous voulez et refusez
Si vous ne définissez pas clairement les raisons pour lesquelles vous dîtes NON, il vous sera difficile de les faire respecter.
D’ailleurs quand vous me dîtes que vous avez déjà essayé, mais qu’on ne vous écoute pas, l’essentiel du problème vient de là.
La raison est simple : vous ne pouvez pas convaincre si vous n’êtes vous-même pas convaincue de votre besoin, et de votre bon droit à accéder à ce besoin. Parce que votre interlocuteur le ressent.
Sans réelle conviction, pas de réponse favorable en face.
Pour faire le point avec ce que vous voulez et ne voulez pas, consultez donc cet article : “Parent égoïste : un enjeu responsable”.
Que vous disiez non à l’attitude d’un proche qui vous rabaisse, ou au manque d’équilibre dans l’attribution de tâches domestiques, ou à vos enfants qui testent vos limites, vous aurez conscience des valeurs qui sont les vôtres et que vous n’acceptez plus de voir transgresser.
Pensez à conserver vos conclusions sur le papier pour vous les approprier et passez à l’étape suivante.
2/ Restez cohérente dans vos paroles et vos actions
Si vous dîtes non, et que vous faites oui, ça ne fonctionne pas.
Soyez ferme tant dans la demande, que dans la manière dont vous l’amenez. Ne vous justifiez pas, mais raccrochez-vous fermement aux raisons qui motivent votre action. Mentionnez aussi les avantages que votre interlocuteur trouverait à y répondre.
"J’ai besoin que tu sortes les poubelles, je suis déjà affairée en cuisine et avec le bain des enfants, et j’apprécierais qu’on ne prenne pas l’apéro à 21h".
Réglez votre posture, le ton de votre voix et votre regard. Ils sont tout aussi importants que les mots qui sortent de votre bouche si ce n’est plus.
Si votre demande n’est pas respectée, sortez du jeu. Ne faites pas de reproches, ne râlez pas, ça ne sert à rien. Laissez les poubelles là où elles sont, et ne vous rechargez pas de cette mission. C’est bête, mais les actions valent mieux que tous les discours et tous les reproches.
Évidemment, je parle d’un sujet bateau, mais pensez-y : la gestion du temps dans la vie de famille est une question de compromis. Considérer votre temps comme moins important que celui de votre interlocuteur constitue déjà une forme de manque de respect.

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3/ Toujours dans le respect de l’autre
Apprendre à dire NON ne signifie pas entrer en conflit systématique, laisser vomir ses humeurs ou devenir invivable.
Au contraire, cela joue même contre vous et contre le respect que vous tentez d’installer.
Dire NON dans le respect de l’autre invite à une meilleure écoute de sa part, une meilleure compréhension et donc : une meilleure réponse.
Dans un premier temps, travailler sur la gestion de vos émotions vous garantira un échange de meilleure qualité. Consultez donc cet article pour travailler sur la gestion de vos émotions : Comment vous libérer de vos émotions négatives.
Une chose importante : dire NON implique que vous soyez aussi capable d’écouter le NON de l’autre. Il peut y avoir friction, mais vous ne devez JAMAIS vous asseoir sur vos besoins si vous les considérez comme prioritaires dans votre liste de valeurs fondamentales.
Par exemple, ne vous asseyez jamais sur votre besoin de respect mutuel.
Le compromis est épanouissant pour chacune des parties, et à ce moment-là, votre NON permet d’installer un dialogue pour le mettre en place.
"On va me détester"
Par peur du jugement, du rejet, peur de déplaire.
On pense à tort que dire NON nous dégrade dans l’estime de l’autre.
On tient cette impression de notre héritage éducatif. Enfants, nos parents nous cadraient pour nous enseigner leurs valeurs et leurs outils. Si vous avez peur de déplaire aujourd’hui, il est fort à parier que plus jeune, votre avis était souvent ignoré, voire critiqué ou même raillé.
Ainsi, vous avez grandi dans la peur de décevoir et avez conservé ce schéma de pensée obsolète à l’âge adulte.
Or vous n’en avez plus besoin puisque vous êtes libre désormais de faire vos propres choix.
Souvenez-vous : Poser vos limites et oser dire NON vous rend fiable et congruente, cela attire la confiance et le respect. Pas l’inverse.

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"Je préfère le faire moi-même, je ne peux pas prendre du retard sur mon planning"
Ici, on parler de perfectionnisme et de besoin de contrôle.
Votre besoin de contrôle va de pair avec votre charge mentale et est proportionnel au besoin de satisfaction et de reconnaissance dont vous manquez. Plus vous en faites, plus vous avez l’impression de combler ce manque. Mais en faisant cela, vous courrez dans une roue, comme un hamster et gaspillez votre énergie sans retour sur investissement.
Dire NON à l’autre est une chose, mais dans ce cas particulier, vous avez aussi besoin d’apprendre à vous dire NON, à vous. Et pour cela, vous avez besoin de travailler activement sur votre charge mentale.
Pour ce faire, je vous invite à consulter cet article : Charge mentale, 4 étapes pour vous soulager.
"Mon conjoint travaille beaucoup, c’est normal que j’en fasse plus à la maison"
Là, on est à fond dans la culpabilité.
Si votre conjoint a des problèmes de planning professionnel, c’est avant tout une question de choix et de priorités.
Certains s’en défendront, mais en tant qu’ancienne cadre et après un burn-out, je suis bien placée pour savoir à quel point il est facile de se laisser abuser de notre temps et à quel point il est facile de nous décharger de la responsabilité de ce temps en pestant contre un patron tyrannique. C’est certes, un choix par dépit, mais ça n’en reste pas moins un choix.
Et là, ça remet pas mal de choses en perspective. Si satisfaire les caprices d’un patron irrespectueux (qui n’est pas le vôtre de surcroît) est plus important que de passer davantage de temps en famille, pourquoi devriez-vous en subir les conséquences ? Pourquoi devriez-vous accepter de sacrifier votre temps pour un choix qui n’est pas le vôtre ?
Voilà en quoi vous aligner avec ce qui est important pour vous est essentiel.

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"Je ne supporte pas les disputes"
Ici, vous craignez les variations émotionnelles.
Quand on pense dispute, on se voit déjà se vomir nos humeurs à la tronche. Or la dispute peut être considérée comme une discipline, et bien se disputer relève davantage d’une bonne communication avec des compromis à clé.
La gestion des émotions y est pour beaucoup dans la réussite d’une dispute constructive. Et c’est souvent là que le bas blesse. Les émotions mal canalisées place les interlocuteurs en posture de défense et coupent le dialogue.
Pour apprendre à contourner cela, je vous invite à consulter cet article Comment vous libérer de vos émotions négatives pour reprendre le pouvoir sur les vôtres, ne plus craindre les échanges désagréables et entrer dans une communication plus claire, plus fluide et orientée vers une résolution.
Le respect passe par le NON
Souvenez-vous. Vos OUI ont plus de poids quand vous savez dire NON. Dire oui à tout et n’importe quoi ne vous attire pas davantage d’affection ou même de considération.
Vous gagnez du temps, de l’énergie et du respect quand vous faites respecter ce qui est important pour vous. Cela vous rend fiable, autonome et améliore de façon globale la relation avec votre entourage.
Sortir des schémas du passé est difficile, mais libératoire et a des conséquences directes sur le sentiment de fatigue et de lassitude chronique que vous ressentez.
Dire NON soulage, rassure, sécurise et donne confiance.
Essayez rien qu’une fois pour voir.
2 comments
Bonjour,
Merci pour toutes vos publications qui sont très intéressantes.
Je me permets de vous écrire, car j’élève seule mon fils qui a 17 ans ( fils unique ) et j’ai du mal à me faire respecter.
Il est addictif aux jeux vidéo et inverse le jour et la nuit pour y jouer.
Il devient de plus en plus violent verbalement, et physiquement.
Cela est très difficile pour moi ! Je vis à la limite du Burn-out maternel !
J’ai besoin de votre aide !
Cordialement,
Anne
Bonjour Anne,
J’ai été moi-même confrontée à ce problème à ma propre adolescence. Je peux vous en parler du point de vue de votre fils, et de celui du parent.
Les addictions (notamment celle des jeux vidéos) sont un moyen de fuir quelque chose. Pour certains adultes, ce sera le travail par exemple.
Or l’adolescence est une période difficile où l’individu se construit, découvre, apprend ses limites et celles de son entourage. Il est souvent plus facile pour un ado de se retrancher dans un univers rassurant et pas prise de tête (comme les jeux) plutôt que de vivre son propre parcours épanouissant et constructif.
A ce niveau là, ce qui manque, c’est probablement une passion, une activité, ou quelque chose qui l’aide à se développer avec plaisir. La notion de plaisir est très importante car à cet âge, car un ado n’a pas encore la maturité émotionnelle pour faire la part des choses. Il va donc se diriger vers des activités où il ressent un plaisir immédiat, et non vers celles qui vont lui apporter du bonheur à long terme.
Lui reprocher de jouer aux jeux ne fonctionne pas, car pour le moment, c’est la soupape de sécurité qu’il a trouvé pour « fuir » une situation qui ne lui plaît pas ou l’inquiète. Il adopte donc une posture défensive à votre encontre, qui se traduit de plus en plus violemment.
Chose que vous devez refuser en bloc sous peine de voir les crises s’aggraver. Le respect s’installe quand les limites sont posées (indépendamment de l’addiction aux jeux), c’est votre intégrité qui est en jeu. Protégez-là.
Si vous souhaitez travailler sur ce sujet, je peux vous proposer de vous prendre en coaching. Nous pourrons comprendre ensemble ce qui coince chez votre fils, et mettre en place un plan pour vous aider à traverser cette étape sans vous écrouler.
Bien à vous.