“On n’arrête pas de jouer quand on devient vieux, on devient vieux parce qu’on s’arrête de jouer”. George Bernard Shaw
Devenir parent, c’est traverser une crise identitaire majeure. Du jour au lendemain, on se doit d’être responsable, sérieux, endurant, attentif pour endosser un rôle dont on ne connaît encore rien.
On développe la croyance que pour être un bon parent, on doit abandonner notre liberté, se préparer à faire la guerre, et abandonner une partie de nous-même.
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Et les magazines féminins, mantras vous confortent bien au chaud là dedans, renforçant au passage vos peurs et vos croyances limitantes.
Tenez, c’est comme cette citation d’Audrey Hepburn qu’on entend dans le générique de Baby Boom qui me hérisse le poil chaque fois que je l’entends :
“Le plus difficile dans la maternité, c'est cette inquiétude intérieure que l'on ne peut pas montrer.”
Oui... ne montrez surtout pas vos émotions à vos enfants, vous risquez d’en faire des sociopathes.
Donc, pour vous préparer à la guerre, votre cerveau se met en mode défense. Il décharge en continue du cortisol (l’hormone du stress) dans votre corps pour vous tenir prête à l’action (c’est ce qui vous épuise). Ainsi, vous êtes forcée d’abandonner votre insouciance, votre spontanéité, votre souplesse.
Vous êtes forcée d’abandonner votre enfant intérieur.
Parce que selon cette croyance que vous devez vous surpasser à tout instant, les qualités de cet enfant sont incompatibles avec votre rôle de parent.
Or de deux choses l’une :
- Cela vous prive du lâcher prise nécessaire pour résoudre la plupart de vos problèmes
- Cela vous plonge dans cette fameuse crise identitaire
Pourquoi ?
Parce qu’en renonçant à cette part de spontanéité, vous faites une croix sur une partie de votre personnalité. Qui a toujours été là, avant même toutes les autres facettes que vous avez acquises au cours de votre vie.
Cette part de personnalité authentique, libre, naïve sait précisément de quoi vous avez besoin pour vous épanouir correctement. Cette part que vous rencontrez quand vous vous sentez en parfaite osmose avec vous même. Quand vous faites quelque chose qui vous fait plaisir et que vous n’êtes pas interrompue par exemple.
Bonne nouvelle, il n’est jamais trop tard pour se reconnecter à votre enfant. Je vous donne tout de suite 3 conseils pour troquer votre armure médiévale contre un costume de Spiderman.
Traversez la crise identitaire en renouant avec votre enfant intérieur
C’est simple, pour appliquer les notions dont je vais vous parler, nous allons prendre 2 secondes pour observer le comportement de nos propres enfants, et on va voir ce qu’on peut récupérer pour les adapter à nos vies d’adulte.

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Jouer
Spontanément, l’enfant joue pour se développer. Il développe sa motricité, sa dextérité, sa logique, sa créativité, sa mémoire, et tout un tas d’autres qualités qui vont l’aider à mieux communiquer, s’intégrer socialement et s’épanouir dans sa vie d’adulte. Il en tire au passage de la joie et du plaisir ce qui entretient sa motivation.
A votre niveau de parent, ces qualités vous permettent de débloquer vos problèmes avec plus d’agilité, de souplesse. Cela vous permet aussi de recevoir la dose d’endorphines (hormones du bonheur) nécessaire à votre épanouissement et au maintien de votre motivation.
Seule, en vous reconnectant à une passion, un hobby comme apprendre un instrument de musique par exemple. C’est le Graal pour développer une souplesse mentale et lâcher prise.
Ensuite, en famille, avec des jeux collectifs d’extérieur ou d’intérieur comme l’accrobranche, le badminton, les jeu de cartes stratégiques, les jeux de société. Ainsi, vous combinez votre développement avec le temps passé en famille si vous en manquez. Vous faites d’une pierre 2 coups.
Enfin, au niveau du couple, pensez aussi à intégrer le jeu dans vos moments à deux. Que ce soit au niveau de votre séduction ou au niveau de votre sexualité. Dans le contexte parental où la complicité est souvent mise à mal, c’est l’occasion de recréer du lien fort tout en vous faisant plaisir.
Ne pensez pas que développer ces qualités est inutile. Au contraire, c’est en développant une forme de dextérité et en prenant plaisir dans l’amusement que vous débloquerez ce qui semble coincer aujourd’hui. Ce n’est pas une perte de temps, au contraire. C’est un excellent moyen de faire le pont entre votre Moi enfant et votre Moi adulte pour traverser cette crise identitaire.

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S'exprimer librement
Nos enfants n’ont pas encore reçu tous les codes sociétaux qui nous freinent et nous brident à l’âge adulte. Ils sont sans filtre et leurs mots sont souvent source de situations cocasses et hilarantes. Ils sont vrais, authentiques, libres et ne se demandent pas comment vont être pris leurs propos.
Ainsi, ils ne répriment pas leurs besoins et les expriment spontanément. Un enfant n’a pas de charge mentale. Il évacue presque instantanément ce qui le bouscule.
A votre niveau de parent, renouer avec cette spontanéité permet d’améliorer le dialogue et la communication au sein de votre famille. Cela permet aussi de tous mieux vous comprendre, vous écouter et au final, vous respecter.
Si vous n’êtes pas habituée à être à l’écoute de vos besoins et émotions, parce que vous les étouffez, prenez l’habitude de pratiquer cet exercice ultra simple mais qui fait ses preuves encore et encore. Tenez un journal et tenez à jour ce que vous ressentez, les émotions qui vous traversent dans telle ou telle situation, vos besoins, désirs et projections.
C’est le meilleur moyen de vous y connecter et de vous libérer d’une partie de la charge mentale associée.
Et une fois que c’est fait, apprenez à les communiquer à votre entourage, dans le respect de l’autre, mais aussi et surtout de vous.
Ça paraît bête à dire comme ça, on a l’impression de savoir communiquer car nous savons enchaîner des suites de mots pour faire des phrases. Mais savoir bien communiquer va au delà de ça et apprendre à dire non s’avère être un chemin de croix pour beaucoup d’entre vous.
Traverser une crise identitaire passe par le respect de soi, et ce respect passe par la faculté de connaître et faire respecter vos besoins et donc, d'apprendre à dire non, dans le respect de l'autre. Ou encore apprendre à gérer les conflits de couple sans violence.

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S'émerveiller
Les enfants sont naturellement curieux, naïfs, innocents et insouciants. Ils s’émerveillent volontiers devant une plume d’oiseau, font des cabanes avec des cures-dents, semblent regarder des choses qu’on ne voit plus.
Ce qui est magique dans le regard d’un enfant, c’est qu’ils tirent du plaisir et du bonheur dans tout ce qui les entoure, tout ce qu’ils voient, tout ce qu’ils touchent. Ils vivent dans le présent, et c’est précisément ce après quoi nous sommes si nombreux à courir.
Pourquoi perd-on cette faculté à s’émerveiller ?
On la perd car sous notre armure de guerrière, notre cerveau (toujours en posture de survie) sélectionne ce qu’il doit traiter en priorité et en urgence. Ce qui représente un danger imminent. Par conséquent, déjà très occupé à traiter ces données, il ne prend plus le temps de gérer ce qui pour lui ne représente pas une menace. Et donc toutes ces petits bonheurs du quotidien passent à la trappe.
Pour retrouver ce réflexe, la méditation est clé. Elle aide à retrouver cette connexion à nos ressentis, à notre environnement, sans jugement et sans peurs.
Elle nous met en posture d’observation et nous sort du mental. Elle nous remet dans notre corps et notre cœur.
Je me suis aperçue en regardant mon fils que les enfants méditent aussi sans s’en rendre compte de manière tout à fait intuitive. Souvent, je le vois scotcher sur un objet, je suis en train de lui parler, et il ne répond pas. Il est sous état hypnotique.
Voici un lien vers l’un de mes articles, vous y trouverez quelques exercices de méditation simples que vous pouvez appliquer quel que soit votre niveau. Ce sont des outils accessibles, simples et rapide à mettre en oeuvre.
Rappelez-vous
- Réinstallez le jeu dans votre quotidien, que ce soit seule, en couple ou en famille
- Apprenez à exprimer librement vos besoins
- Développez votre capacité à vous émerveiller et vivre dans le présent grâce à la méditation
En vous reconnectant volontairement à votre enfant intérieur, vous allez lever les frustrations et blocages de votre Moi adulte.
Et en levant ces blocages, vous allez accéder à un panel de compétences que vous ne soupçonnez même pas. Ce qui au final, va donner un bon coup de boost à votre estime de vous.
Et l’estime de soi est précisément à la source de toute crise identitaire.
2 comments
Coucou comment bien commencer une bonne journée vous êtes extraordinaire Vos articles sont tous les uns mieux que les autres. J’admire tout votre travail vos articles sont tellement bien écrit. Même lorsque l’on n’aime pas lire on na qu’une envie c’est de vous lire jusqu’au bout vos articles sont très intéressant et aussi très utiles il est rare que je sois aussi captivée disons qu’il y a tellement d’articles partout intéressant aussi mais vraiment les votres sont uniques Ne changez rien et continuez nous écrire encore beaucoup d’articles merci beaucoup pour cet article
Merci d’écrire plus souvent car j’adore votre blog. Je vous remercie!